Ne pas lâcher si près du but. Le XV de France joue une finale dans ce Tournoi des Six Nations 2025, ce samedi (21 heures) au Stade de France contre l’Écosse. Une victoire et c’est le titre, le premier pour les Bleus depuis le Grand Chelem 2022. Une défaite et ça serait l’immense désillusion. Dans un hôtel du VIIIe arrondissement de Paris, où le XV de France est réuni depuis mercredi soir, Fabien Galthié a annoncé la composition de son équipe ce jeudi et mis en garde contre tout risque de relâchement.
Y a-t-il un risque du relâchement après la performance en Irlande (42-27) ?
FABIEN GALTHIÉ. Le risque est permanent, à chaque match des Six Nations. Les Écossais, on les connaît bien. C’était le scénario contre eux il y a 4 ans, on devait gagner avec le bonus pour remporter le Tournoi. Ça a été un facteur de motivation chez eux, leur sélectionneur me l’a dit après (l’Écosse a gagné 27-23 en 2021). On sait que quel que soit l’adversaire, ils viennent pour gagner, ils ont des arguments, ils l’ont déjà fait.
La France a déjà eu l’habitude de louper ses matchs après de grandes performances, en 1999, 2003, 2007… En Irlande, c’était une grande performance…
La décompression, je l’ai vécue, j’étais sur le terrain. Il faut être vigilant, on est des Latins. Parfois, on ne peut pas reproduire des performances. Face à nous, les Anglo-saxons se préparent différemment, ils ont toujours un niveau d’intensité égal. Nous, il faut qu’on soit vigilant, toujours en alerte. J’ai émis un warning, je ne lâcherai pas les joueurs là-dessus.
Pourquoi reconduire ce banc en 7-1 (7 avants et un trois quart sur le banc des remplaçants), comme en Italie et en Irlande ?
C’est surtout par rapport à nous, par rapport à notre performance. La composition de l’équipe à 23, c’est pour nous, pas par rapport à notre adversaire.
Et le choix de titulariser Maxime Lucu après la grave blessure d’Antoine Dupont, c’était une évidence ?
Parfois, on fait du coaching. Mais quand sort une prestation comme celle de Max, ce n’est pas possible. C’était impossible de sortir des joueurs qui ont performé en Irlande. Et Max a répondu présent, sans aucun doute
Comment se passe la vie sans Antoine Dupont ?
Antoine est un joueur charismatique, emblématique de notre équipe, et au-delà. Là, il est avec nous. Sa présence avec nous dans les murs, et son absence sur terrain, fait partie de tous les éléments qui vont nourrir notre détermination. Sa blessure, c’est quelque chose qui nous a marqués, qui va rester comme d’autres moments dans cette équipe. On n’a jamais été épargnés. La vie n’est pas toujours juste pour un joueur de rugby. La blessure fait partie du quotidien, un peu comme on l’a vu aux Invalides. On sait que ça peut arriver, mais c’est toujours aussi douloureux.
Pourquoi avez-vous déjà quitté Marcoussis pour Paris ?
On le fait toujours avant, mais là on est venu un jour plus tôt pour visiter les Invalides, les blessés de guerre, l’institution, mercredi soir. On a avancé notre arrivée d’une nuit à Paris, pour avoir un véritable jour off ici à Paris. On doit voir le corps arbitral. Ce sera une belle journée de récupération pour les joueurs, avant l’entraînement du capitaine vendredi au Stade, la remise de maillot, un moment symbolique. Le plus important, c’est la régénération pour être prêts samedi à 21 heures.
2025-03-13T11:03:41Z