Les routes de l’Isère, comme si le peloton était au plat pays. Les organisateurs de Paris-Nice ont réservé aux coureurs une cinquième étape de 203 kilomètres avec un final en forme de montagnes russes. Quatre côtes de troisième catégorie se succèdent ainsi d’abord les cinquante derniers kilomètres, et enfin la dernière difficulté de deuxième catégorie à La Côte-Saint-André, avec la montée vers la chapelle Notre-Dame-de-Sciez. "Cela faisait un certain temps qu’on cherchait à faire une ‘’étape des murs’’ dans cette semaine", explique Yannick Talabardon, l’un des directeurs de Paris-Nice. "J’ai l’impression qu’on a réussi à mettre tous ces petits ingrédients qui font qu’on est vraiment sur une classique pour puncheurs, avec 5 raidards. La montée finale, c’est 1,7 kilomètre à plus de 11% de moyenne. Pour moi, c’est équivalent, voire un peu plus dur que le Mur de Huy (1,3 km à 9,8%). Le dernier kilomètre de l’étape est à plus de 13% de moyenne, avec des passages à 18% sur 100 mètres, c’est très dur!""
Le Mur de Huy, c’est l’un des obstacles mythiques de la Flèche Wallonne, qui le franchit à deux reprises puis s’y termine depuis 40 ans, avec un virage nommé "Criquielion" où le plus fort de la pente est à 26% à la corde. Le Haut-Savoyard Aurélien Paret-Peintre a profité d’une sortie il y a deux semaines pour reconnaître la majeure partie de cette étape: "L’enchaînement de bosses est assez technique, on est souvent sur la route principale mais on monte à gauche, à droite, dans les chemins de chèvres, un tracé spécifique", détaille le coureur Decathlon-AG2R La Mondiale. "La dernière montée fait 2 kilomètres répertoriés, mais c’est surtout le dernier kilomètre qui est très dur avec des rampes où on peut être à deux ou trois coureurs de front maximum. Le placement sera donc important, même si le peloton ne sera certainement pas au complet aux abords de l’arrivée."
Et puisque cette dernière difficulté a des airs de Mur de Huy, cela devrait rappeler de bons souvenirs à Julian Alaphilippe, vainqueur à trois reprises de la Flèche Wallonne en 2028, 2019 et 2021. Son directeur sportif chez Tudor, Sylvain Blanquefort, connaît bien le secteur de la Côte-Saint-André: "J’habite à 20 kilomètres de l’arrivée près de Voiron, c’était plus simple pour moi de repérer ce parcours au final très difficile. C’est très court mais très très raide. Après le passage en ville au pied de la montée, on tourne à droite à 800 mètres de l’arrivée, c’est vraiment étroit. Il n’y a peut-être pas le pourcentage maximum du mur de Huy, mais c’est aussi dur je pense." L’équipe a évidemment coché cette étape pour puncheur: "Dans des conditions optimales et avec une forme à 100%, c’est une étape qui convient très bien à Julian", reconnaît Sylvain Blanquefort. Un bon test donc pour le coureur de 32 ans, qui n’a gagné qu’une étape de Paris-Nice dans sa carrière, un contre-la-montre individuel en 2017.
2025-03-13T07:58:34Z