Une décision au retentissement mondial. L’arbitre polonais Szymon Marciniak et ses assistants VAR ont annulé le tir au but réussi de Julian Alvarez, coupable d’avoir touché le ballon à deux reprises en glissant. Mais les ralentis diffusés en boucle ne clarifient pas vraiment ce choix discuté bien au-delà de la capitale espagnole, centre du monde du football mercredi pour ce huitième de finale retour de la Ligue des champions entre l’Atlético et le Real Madrid (1-0, 2 t.a.b. 4).
Marca, journal sportif madrilène, préfère insister sur la "haute lutte" de ce nouveau choc entre les deux ennemis jurés de la ville. As consacre pour sa part les "survivants" du Real. "Une glissade condamne l’Atlético", font remarquer les Catalans du Mundo Deportivo. Pour Sport, l’Atlético a pris la "peine maximale". Sur Movistar, l’ancien arbitre international espagnol, Mateu Lahoz, s’est étendu plus longuement sur cette action qui fait tant parler. Il s'étonne que l’arbitre principal ne se soit pas fait une idée par lui-même en allant voir les images.
"Je comprends qu'en prenant une décision aussi rapide, ils prennent une décision très claire", explique-t-il. "Et c'est ce qui me manque toujours: la transparence, où l'on peut tout voir à travers les yeux de l'arbitre principal et devant le moniteur. À partir de là, on ne perdrait plus autant de temps à essayer de dénaturer un sport magnifique."
"Nous faisons tout notre possible pour surveiller chaque détail", a-t-il ajouté. "Pour l'arbitre en personne, évidemment et humainement parlant, c'est imperceptible. Si je devais à nouveau arbitrer une action aussi importante, je serais inquiet. Je voudrais aller voir et décider en fonction de cela. Eh bien, c'est ma responsabilité, je dois la porter sur mes épaules et, à partir de là, décider en fonction de ce que je considère. C'est ainsi que je conçois l'arbitrage. La technologie est très bien utilisée mais si je le vois dans mes yeux, car sinon, on délègue… et pour l'instant, nous avons tous encore des doutes."
Le doute gagne aussi la presse européenne. "Double touche et une action surréaliste qui prolonge une malédiction des Colchoneros qui a commencé lors de la célèbre finale de 2014", hallucine la Gazzetta dello Sport. Le média allemand Sky Sport souligne ce "pur drama" quand L’Equipe s’amuse de cette "bonne étoile" qui veille au-dessus des Merengues. L’action fait beaucoup parler en Argentine où le quotidien évoque une "polémique mondiale".
"Cette décision a complètement changé le cours de la séance de tirs au but, non seulement parce qu'elle a brisé l'égalité, mais aussi parce qu'elle a grandement frustré tous les joueurs de l'Atlético. Ce qui est frappant, c’est qu’aucune des rediffusions ne démontre pleinement qu’une double touche a réellement existé", s’étonne le journal.
2025-03-13T08:43:34Z