« LA MAJORITé DES JOUEURS DE L'éQUIPE DE FRANCE SE SENTENT RESTREINTS PAR CE SYSTèME » : ANTOINE DUPONT DéNONCE UN SALARY-CAP « TROP INVASIF »

Antoine Dupont a critiqué jeudi le salary-cap du Top 14, qu'il juge « trop invasif » pour les joueurs. Le demi de mêlée du Stade Toulousain dénonce notamment les restrictions sur l'exploitation par les joueurs de leur image individuelle.

Le demi de mêlée du Stade Toulousain Antoine Dupont a vivement critiqué jeudi le salary-cap en Top 14, qu'il juge « trop invasif » et limitant pour les joueurs. Selon lui, les contrats individuels d'image ne devraient pas être pris en compte dans le calcul du plafond salarial.

« Les règles du salary-cap nous empêchent d'utiliser notre image individuelle à travers des contrats de pub classiques », a déclaré Dupont à l'AFP, au Monde et à SportBusiness Club, en marge du renouvellement du partenariat entre le Stade Toulousain et Peugeot, dont il est également ambassadeur personnel.

Actuellement fixé à 10,7 millions d'euros jusqu'à la saison 2026-2027, le salary-cap fait l'objet de négociations entre les présidents de club. Yann Roubert, président de la LNR, a confirmé sa volonté de l'abaisser, après une première réduction appliquée pendant la crise du Covid-19. Le plafond inclut notamment toute exploitation de l'image des joueurs, y compris pour des contrats publicitaires avec des partenaires du club.

« Il y a 4-5 ans, il n'y avait pas de sujet », rappelle Dupont. « Aujourd'hui, la majorité des joueurs de l'équipe de France se sentent restreints par ce système. » Le capitaine toulousain regrette que les revendications portées avec le syndicat Provale « ne soient pas du tout entendues » par la Ligue. Début juillet, le syndicat des joueurs avait laissé entendre qu'une grève n'était pas inenvisageable pour le retour du Top 14. La raison de cette menace ? L'une des évolutions dans le règlement du salary-cap adoptées par le comité directeur de la Ligue (LNR), fin juin : l'élargissement des pouvoirs d'enquête accordés aux contrôleurs salary-cap sur les sources de revenus des joueurs de Top 14. Mais le Championnat a finalement commencé normalement le mois dernier.

lire aussi

Toute l'actualité du rugby

Dupont déplore également que les moyens de contrôle deviennent « de plus en plus invasifs ». « On nous demande de citer tous nos partenaires, même ceux qui ne sont pas liés au club. Ils veulent connaître à la limite tout notre patrimoine. On arrive dans une chasse aux sorcières où ils veulent démasquer les tricheurs, mais ça en devient ridicule. »

Selon lui, alors que le Top 14 bénéficie de records de droits télé et d'affluence, « les joueurs, qui sont au centre de cette économie, ne profitent pas de cette croissance : les salaires stagnent ou baissent et on ne peut pas exploiter notre image. Ça commence à faire beaucoup. »

En avril 2025, le Stade Toulousain avait été condamné à une amende négociée d'1,3 million d'euros pour avoir enfreint le règlement du salary-cap dans le cadre du transfert de Melvyn Jaminet en 2022. Instauré en 2010 par la LNR, le salary-cap vise à entretenir l'équité sportive des Championnats professionnels et à éviter que la course à l'armement n'entraîne des catastrophes économiques, comme ce put être le cas au début des années 2000.

La Ligue l'a rappelé en fin d'après-midi ce jeudi dans un communiqué. « Le salary cap est essentiel pour préserver à la fois l'équité sportive et l'équilibre économique de nos clubs, est-il indiqué. La LNR n'interdit en aucun cas à un joueur de disposer de son droit à l'image. Ce qui est prévu, c'est que les contrats conclus avec une entreprise partenaire du club soient déclarés dans le salary cap par les clubs. C'est un principe de transparence, récemment renforcé, qui vise à éviter tout contournement du plafond salarial par des rémunérations indirectes. »

2025-10-02T17:12:33Z