LE « CONTE DE FéES » D'HADY HABIB, L'ADVERSAIRE DE CARLOS ALCARAZ AU PREMIER TOUR DES JO

Carlos Alcaraz affrontera ce samedi un joueur totalement inconnu au premier tour du tournoi olympique. Le Libanais Hady Habib, pas prévu pour jouer le simple, vit un rêve éveillé.

Hady Habib a envie de se pincer pour y croire. Ce samedi, sur le court Suzanne-Lenglen, lui qui n'a jamais joué un match sur le grand circuit affrontera le n°3 mondial Carlos Alcaraz au premier tour du tournoi olympique. Ce Libanais qui a grandi aux Etats-Unis et est classé cette semaine au 275e rang mondial ne s'attendait pas à être à pareille fête il y a encore quelques semaines mais tout s'est précipité pour lui.

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Le tableau du simple hommes au Jeux Olympiques

Il a d'abord appris, un plein entraînement, qu'il était sélectionné pour les Jeux Olympiques en double. Son compatriote Benjamin Hassan (170e mondial) a déclenché deux places pour les JO grâce au principe d'universalité, qui donne la priorité aux continents qui ne disposent pas de joueur qualifié. Il a débloqué un spot en simple (pour lui-même) et un autre en double. Voilà comment Habib s'est retrouvé à faire une valise pour Paris. L'histoire, déjà belle, a pris une tournure encore plus folle avec les forfaits en simple. Depuis le 19 juillet, minuit, les joueurs qui renoncent ne peuvent être que remplacés par des joueurs déjà sélectionnés pour les JO.

Le Libanais de 25 ans, qui n'a jamais gagné de titre en Challenger, est donc entré dans le tableau après le forfait d'Hubert Hurkacz. Et puis jeudi, lors du tirage au sort, il a appris qu'il affronterait Alcaraz. « Tout ça s'est passé tellement vite. La vie peut vraiment changer. C'est un conte de fées. Venir du Liban, un petit pays et avoir l'occasion de jouer un joueur pareil sur un grand court, c'est incroyable. J'étais juste content d'être un olympien et maintenant je me retrouve à jouer Alcaraz sur le Suzanne-Lenglen. Je suis tellement heureux », expliquait vendredi le joueur, tout sourire au moment de raconter son histoire après son ultime entraînement.

Il a découvert Roland-Garros pour la première fois cette semaine et a dû trouver ses marques dans les méandres du site qui accueille le Grand Chelem parisien, lui qui n'a jamais participé à un tournoi de cette envergure. « Le premier jour, tout était nouveau pour moi, détaillait-il. Je marchais, un peu perdu, ouvrant les portes pour voir où étaient les choses. Quand je suis arrivé à la salle de gym, j'ai vu Rafa, Murray, Djokovic et je me disais : ''Waouh, ça doit être un rêve. Il faut que quelqu'un me réveille.'' »

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Il espérait secrètement affronter une des légendes de son sport mais le sort lui a finalement désigné Alcaraz, légende en devenir. Mais celui qui a fait ses premières armes sur le circuit universitaire américain n'a pas perdu au change et tentera d'en profiter. « Je vais y aller comme pour n'importe quel match, rien de différent. J'ai beaucoup regardé ses matches, je connais son jeu, je vais donner mon meilleur et profiter de chaque moment. Lui, je ne pense pas qu'il m'ait déjà vu jouer (rires). J'ai juste l'impression qu'il n'y a pas de pression sur moi. J'espère qu'il y aura des Libanais dans le public qui me soutiendront, je sais qu'il y en a beaucoup en France. »

Ensuite, il aura le double, dimanche, face à la paire australienne Matthew Ebden / John Peers. Et même si les choses tournent mal, il compte bien vivre à fond de l'expérience olympique. « Je suis supposé partir le 3 août, pour jouer un Challenger en Allemagne, et je crois que je vais rester là, profiter du fait d'être là. J'irai peut-être voir d'autres sports ou d'autres athlètes. On est seulement dix du Liban, donc je vais essayer d'aller les supporter. » Et peut-être qu'entre-temps, il croisera le basketteur américain Stephen Curry avec qui il rêve de faire un selfie.

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