JO 2024: CES ATHLèTES RUSSES "CACHéS" DANS LA PROGRAMMATION DES JEUX DE PARIS

Quelques athlètes russes et biélorusses évolueront sous bannière neutre pendant les JO 2024. Mais ils ne sont pas les seuls de ces nationalités à concourir : certains de leurs compatriotes ont "rusé" pour obtenir un drapeau.

Combien d'athlètes nés en Russie vont participer aux Jeux Olympiques ? La réponse à cette question est plus complexe qu'il n'y paraît. Si les sportifs russes ont officiellement la possibilité de concourir en tant qu'athlètes individuels neutres, nombre d'entre eux vont en réalité tenter de décrocher une médaille au sein de délégations d'autres pays, grâce à des changements récents de nationalité.

Des sanctions répétées pour les athlètes russes

L'invasion à grande échelle de l'Ukraine en février 2022 a poussé le Comité International Olympique (CIO) à statuer sur le statut des athlètes en provenance de la Russie, ainsi que de la Biélorussie, pays "allié" de Moscou. Aucune délégation russe n'étant autorisée aux Jeux Olympiques de Paris, 15 athlètes en provenance de Russie et 17 venant de Biélorussie doivent donc concourir en tant qu'"athlètes individuels neutres". Leurs cas ont été examinés et validés par le CIO pour s'assurer qu'ils ne soutiennent pas l'invasion de l'Ukraine et n'ont pas de lien avec l'armée russe. Ils doivent concourir dans 10 épreuves, allant du tennis au taekwondo, en passant par l'aviron.

Ce n'est pas la première fois que les athlètes russes sont empêchés de concourir officiellement sous la bannière de leur pays. Suite à des révélations sur la pratique institutionnalisée du dopage en Russie, le CIO avait suspendu en 2017 la participation de Moscou en 2017 aux épreuves olympiques, jusqu'à une condamnation formelle du pays en décembre 2020 par le Tribunal arbitral du sport, qui a supprimé temporairement la délégation russe.

Entre-temps, les athlètes russes ont donc participé aux Jeux d'hiver à Séoul en 2018 sous l’appellation "Athlètes olympiques de Russie", puis sous le terme "Russian Olympic Comittee" (ROC) aux Jeux de Tokyo (2021) et Pékin (2022), avec un drapeau et un hymne différents de ceux officiels en Russie.

Des athlètes anciennement russes dans plusieurs délégations

Mais si ces règles de neutralité doivent permettre à un nombre restreint d'athlètes russes de participer aux Jeux, des dizaines d'autres de sportifs de la même nationalité vont en réalité censés concourir. Comment ? En évoluant sous les bannières d'autres pays, dont ils ont pu acquérir la nationalité récemment afin de continuer à accéder à la compétition sportive.

Selon le Wall Street Journal (WSJ) citant le ministère des sports russes en août 2023, 67 athlètes du pays ont changé leur nationalité entre février 2022 et cette date. Le nombre réel pourrait en réalité monter à 200 sportifs. Tous ne participeront évidemment pas aux Jeux de Paris, mais le WSJ est parvenu à recenser 18 athlètes nés en Russie, qui ont changé de nationalité depuis 2022 et sont inscrits aux JO de cet été.

On peut par exemple citer le cas de Georgii Okorokov, né à Amga, village de l'extrême-orient russe. Il est désormais membre de la délégation australienne, au sein de laquelle il va tenter de remporter une médaille en lutte. Igor Myalin, un plongeur, concourra pour sa part sous les couleurs de l'Ouzbékistan. Dans la délégation française elle-même, on peut trouver Anastasiia Kirpichnikova, qui a acquis la nationalité en avril 2023, et participera aux épreuves de natation.

L'échec des substituts russes aux Jeux Olympiques

Une pratique qui permet à de nombreux sportifs de concourir aux Jeux malgré les sanctions, alors que la Russie envoie habituellement de nombreux athlètes à chaque édition, souvent couronnés de succès. A Tokyo, où se sont tenus les derniers jeux d'été avant l'invasion à grande échelle de l'Ukraine, le ROC s'est classé en troisième position du nombre de médailles, derrière la Chine et les États-Unis.

Face aux sanctions, Moscou a tenté de faire revivre les "Jeux mondiaux de l'amitié", un substitut au Jeux Olympiques introduit une première fois par l'URSS avec le boycott des Jeux de Los Angeles en 1984. Ceux-ci ont finalement été repoussé en 2025. Quant aux Jeux des BRICS, organisés à Kazan (République russe du Tatarstan) en juin, ils ont principalement accueilli des athlètes russes et biélorusses, malgré la présence de dizaines de délégation. Face à l'échec de ces initiatives, pour de nombreux athlètes russes, le changement de nationalité semble bien être la seule option possible pour continuer de courir dans de grands évènements sportifs internationaux.

2024-07-26T17:30:06Z dg43tfdfdgfd