F1. « ON PORTE CETTE RESPONSABILITé » : UN MéCANICIEN DE JULES BIANCHI TéMOIGNE 10 ANS APRèS SA MORT

Il y a un peu plus de dix ans, le 17 juillet 2015, Jules Bianchi perdait la vie des suites de ses blessures contractées lors du terrible accident dont il a été victime lors du Grand Prix du Japon 2014. Mécanicien du pilote français à cette époque, Calum Nicholas est revenu sur ce traumatisme dans le podcast The Line de Kristen Holmes.

C’est un drame qui hante toujours le monde de la Formule 1. Le 5 octobre 2014, Jules Bianchi, jeune pilote français de 25 ans était victime d’un effroyable accident lors d’un Grand Prix du Japon disputé sous des trombes d’eau. Alors que la voiture de sécurité était en piste suite à l’intervention d’un engin pour dégager du circuit la voiture accidentée d’Adrian Sutil, Jules Bianchi perdait à son tour le contrôle de sa monoplace, victime d’un aquaplaning l’envoyant directement dans l’engin de chantier, le blessant très gravement à la tête.

Placé dans le coma, le pilote français, protégé de Ferrari, est mort des suites de ses blessures neuf mois plus tard, le 17 juillet 2015 auprès des siens, à Nice. Plus de dix ans plus tard, la plaie reste ouverte pour ses anciens mécaniciens de chez Marussia. Aujourd’hui ambassadeur Red Bull après avoir travaillé sur la voiture de Max Verstappen de nombreuses saisons, Calum Nicholas est revenu sur ce jour tragique pour le podcast The Line de Kristen Holmes.

« Deux jours après l’accident, tu es déjà de retour dans le garage »

« Il y a une acceptation du fait qu’il y a toujours ce risque quand on fait quelque chose comme la course automobile. C’était quelque chose de difficile à avaler. Ça semble toujours injuste, et pour moi, à 22 ou 23 ans à l’époque, c’était le fait d’avoir construit une voiture de course, qu’un gars soit monté dedans, et qu’il perde la vie, explique l’ancien mécanicien. Je sais qu’il n’y avait pas de problème avec la voiture, il n’y avait pas de problème avec ce que j’ai fait. Mais au final, mon équipe technique et moi, on porte ce genre de responsabilité, et je pense qu’à un peu plus de vingt ans, c’était difficile à affronter à ce moment-là. »

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Une période très compliquée, d’autant plus que le manège de la Formule 1 a continué de tourner, avec une présence en Russie le week-end suivant. « Tu n’avais même pas le temps de digérer ce qui s’était passé, de prendre un moment… Directement vers la course suivante, poursuit Calum Nicholas. Deux jours après l’accident, tu es déjà de retour dans le garage à essayer de reconstruire une voiture. Tu n’as eu aucun moment pour assimiler, pour réfléchir à tout ça. C’était probablement l’un des aspects les plus difficiles. »

2025-11-04T15:35:53Z